l'artisans du monde

À la rencontre d’Artisans du Monde : Une découverte émouvante

Une balade inattendue au cœur de la solidarité

Il m’arrive souvent de me promener dans les rues de Rennes, ma ville d’adoption, pour m’inspirer, découvrir de nouveaux lieux ou simplement flâner avec curiosité. Un jour, alors que je me baladais dans le centre-ville, j’ai remarqué une boutique qui, à première vue, semblait ordinaire, avec de belles collections d’objets artisanaux. Je ne savais pas encore que j’étais sur le point de vivre une rencontre qui allait bouleverser mon cœur et mes engagements.

Une braderie, une boutique… et un déclic

Le 25 juin 2025, c’était la grande braderie de Rennes. En me promenant avec mon copain, nous sommes passés devant cette boutique appelée Artisans du Monde. Attirée par ses prix doux, j’y ai acheté deux jolies boîtes légèrement défectueuses mais en très bon état. Mon copain m’a alors montré une tortue en jute fabriquée au Bangladesh, mon pays natal. Quelle surprise et quelle émotion de reconnaître l’art de chez moi à des milliers de kilomètres !

J’ai aussi remarqué des vases peints dans un style coloré et floral, rappelant le célèbre rickshaw painting bangladais. J’ai demandé à la vendeuse d’où ils venaient. Sa réponse – du Bangladesh – m’a remplie de joie et de fierté.

Derrière la boutique, une association engagée

Au moment de payer, j’ai pris une brochure de la boutique. En la lisant chez moi, j’ai découvert qu’il ne s’agissait pas d’un commerce classique, mais d’une association à but solidaire. Artisans du Monde soutient des artisanes dans plusieurs pays en développement, dont le Bangladesh, pour leur offrir une vie plus digne grâce à leur savoir-faire.

Cela m’a profondément touchée. Ayant grandi dans un village où les femmes créent de magnifiques objets artisanaux malgré des conditions très précaires, j’ai senti une connexion immédiate. C’est ainsi que j’ai décidé de rejoindre l’association comme bénévole, pour contribuer moi aussi à faire rayonner leur talent à l’international.


Une histoire née de luttes et d’espoir

L’histoire d’Artisans du Monde est profondément liée au Bangladesh. L’association est née en 1974 pour venir en aide à des femmes victimes de la guerre d’indépendance, de la famine et des inondations. Ces femmes, peu éduquées mais pleines de ressources, ont commencé à créer des objets avec des matériaux simples comme le jute. Ces créations ont été exportées vers la France grâce au soutien de citoyennes engagées et du mouvement UCOJUCO (Union des Collectivités de Jumelage pour la Coopération), initié par l’Abbé Pierre.

Ce n’était pas de la charité, mais du commerce équitable. Dès 1964, à la conférence de la CNUCED à New Delhi, les pays du Sud avaient lancé un appel fort : “Trade, not aid” – “du commerce, pas de la charité”.

Un mouvement devenu mondial

Au fil des décennies, le commerce équitable s’est structuré. Le nombre de boutiques Artisans du Monde a triplé dans les années 80, et une centrale d’achat a été créée pour organiser l’importation et la distribution.

Des labels comme Max Havelaar (1988) et la World Fair Trade Organisation (1989) ont permis au commerce équitable de gagner en visibilité et en crédibilité. Aujourd’hui, il s’intègre même dans la grande distribution et touche un public toujours plus large. En 2017, le commerce équitable en France a dépassé pour la première fois le milliard d’euros de chiffre d’affaires.


Mon engagement pour l’artisanat des femme

En tant qu’artiste et fille d’un village bangladais, je connais la beauté et la puissance des créations des femmes de mon pays. Leur savoir-faire traditionnel, leurs histoires, leurs rêves méritent d’être connus et valorisés. Grâce à mon engagement dans cette association, je sens que je fais un pas concret pour cela.

Je suis heureuse de contribuer à un mouvement qui donne du sens à l’art, au commerce, et à l’entraide entre les peuples. Et je suis certaine que je vais apprendre encore beaucoup.

Quand l’art devient lien et espoir

Ma découverte d’Artisans du Monde fut une belle surprise, une rencontre entre mon passé, mon présent d’artiste, et mon avenir solidaire. À travers chaque objet, chaque tissu, chaque couleur, c’est une histoire de résistance, de beauté et de justice qui se tisse.


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